Une proposition de loi pour une plus grande présence des femmes dans les conseils d’administration

Publié le par Laurence Garnier

Femme cadre

Deux députés de la majorité, Marie-Jo Zimmerman (Moselle) et Jean-François Copé ( Seine-et-Marne), viennent de déposer une proposition de loi destinée à garantir la présence de 50 % de femmes dans les CA des entreprises du CAC 40 d’ici à cinq ans.

Outre les différences de rémunération (estimées à environ 17% pour un travail à compétence et qualification égales), les femmes se heurtent aujourd’hui au fameux « plafond de verre » qui les empêche d’accéder à des postes à responsabilité dans l’entreprise. Les femmes représentent actuellement 10% environ des membres de ces instances dans les sociétés du CAC 40. Ce chiffre tombe à 8% si l’on prend en compte les 500 plus grosses sociétés françaises.

 

Dans un article en date du 1er décembre 2009, le journal La Croix souligne la moindre efficacité économique et sociale d’un modèle d’entreprise trop majoritairement masculin :

 

« Plusieurs études soulignent […] que la présence de femmes dans la hiérarchie permet aux entreprises d’enregistrer de meilleures performances », relève Aude de Thuin, créatrice du « Women’s Forum for the Economy and Society », un événement annuel qui réunit des dirigeantes de tous les pays.

L’apport des femmes à l’entreprise se traduit également par une manière différente d’exercer l’autorité. « Lorsque j’ai pris la direction de Primagaz, le mode de décision reposait sur un modèle hiérarchique, raconte Myriam Maestroni. Aujourd’hui, je cherche avant tout à créer des consensus solides dans un espace de dialogue au sein du comité directeur, qui réunit chaque semaine les plus hauts cadres de Primagaz. » Présidente de Manpower France, Françoise Gri revendique un mode de décision « qui ne cherche pas à passer en force », ainsi qu’un management « fondé sur la participation de chaque membre de l’équipe ».

Une attitude que les patrons masculins reconnaissent et apprécient de plus en plus. « Une femme manager pourra porter en général plus d’attention et d’intérêt qu’un homme au développement de ses collaborateurs, au-delà de leurs performances immédiates, explique Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, qui fait partie des sociétés en pointe pour la présence de femmes dans son conseil d’administration et son comité exécutif. C’est important pour assurer une gestion équilibrée de la performance. »

 

Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), s’est également exprimé très récemment en faveur d’une meilleure représentation des femmes au sein des conseils d’administration des entreprises. Selon le président de l’AMF, la seule limitation du cumul des mandats des PDG, directeurs généraux et présidents de directoire pourrait permettre une augmentation du nombre de femmes. Selon les prévisions de l’Autorité des Marchés Financiers, cette mesure permettra d'atteindre un quota de 31 % de femmes d'ici quatre à cinq ans.

Publié dans Actualité nationale

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C
<br /> Ca me rappelle le moment où la république choisissait ses officiers généraux selon qu'ils étaient catholiques ou non... On connait le résultat pendant la 1ère guerre mondiale : on a remis en place<br /> des gens compétents sans tenir compte de leur sexe, religion, couleur de peau...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Enfin une vraie prise de conscience de nos difficultés à "monter" dans les entreprises<br /> <br /> <br />
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A
<br /> oui, c'est bien. je pense en effet que la gestion des entreprises pourrait être moins comptable et plus humaine avec plus de femmes...<br /> <br /> <br />
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